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La Râlerie
25 août 2020

Zéro sur deux

Alors que le générique du dernier épisode de la saison 4 de The Expanse défile devant mes yeux je réalise que je n'ai plus rien à voir : Je viens de conclure la deuxième saison de l'Umbrella Academy et même si je ne manque pas de jeux à faire je n'ai plus aucun film, ni série devant lesquels râler lorsque mes mains fatiguées se décident à poser la manette. Fébrile, je cherche quelle nouveautés les plateformes de streaming ont à m'offrir lorsque ce n'est pas un mais deux films qui retiennent mon attention : Le premier, avec ses effets flashy qui semblent crier "je suis un film de jeune lolilol" c'est Guns Akimbo avec Daniel -Potter- Radcliffe et le second, plus sobre mais ne se privant pas de surfer sur la mode des super-héros qui dure depuis plus de dix ans, c'est Project Power. Et comme il n'y a pas matière à en faire deux articles distincts (car oui disons-le tout de suite ce n'est pas la profondeur des scénarios qui vous retiendra devant votre écran) ce sera deux mini-critiques condensées en un seul post.

Et bien sur il y aura des spoilers.

 

Guns Akimbo : Le jeu-vidéo qui voulait se faire film.

 

Sorti en 2019 et réalisé par Jason Lei Howden, Guns Akimbo raconte l'histoire de Miles un développeur de jeu-vidéo persuadé d'être un redresseur de torts lorsqu'il trolle d'autres trolls sur internet. Tout ça dans un monde ou un programme clandestin "Skizm" (rien à voir avec Tom Petais) diffuse en live des matchs à mort se déroulant en pleine rue entre différents criminels dans un mélange d'indifférence (visiblement la police se fout totalement du fait qu'une organisation illicite pirate les caméras de surveillance de la ville pour permettre à des millions de viewers de voir des gens s'étriper avec tout ce qui leur tombe sous la main) et de plaisir pervers, le film nous montrant en plusieurs occasions que l'émission est suivie par de milliers de personnes comme si il s'agissait d'un simple jeu télévisé. Las de s'en prendre à de simples commentateurs youtube un peu trop salés, Miles décide de se rendre sur le site web de Skizm pour dire à tous ses spectateurs que c'est vraiment pas bien de se marrer devant des gens qui se tirent dessus et qu'il faut être tordu pour en redemander (bon ok dans des termes plus basé sur les moqueries à base de pénis et de mamans) ce qui, étrangement, ne fait que redoubler l'ardeur des fans de massacre à se montrer insultants et puéril qui l'eut cru ? Tout le monde sait pourtant que si les allemands ont reculés en 1943 lors de la bataille de Krousk c'est parce que les soviétiques les ont traités de sodomites caprins. Du coup le grand big boss du site web, plutôt que de se contenter de laisser les gens s'écharper dans les commentaires, décide de trouver Miles via son IP (que malgré son talent pour l'informatique il n'a pas su masquer) et de le faire enlever à son domicile et plutôt que de passer ce petit con à tabac ou de le tuer, Riktor (le méchant) choisi de clouer des armes aux mains de Miles (oui, oui vous avez bien lu, mais apparemment ça pique juste un peu alors ça va) et de lui dire qu'il le libérera si il parvient à tuer Nix, championne invaincue de Skizm.

 

Il ne s'est pas écoulé une demi-heure et déjà il y a plus de non-sens dans ce script que dans un discours de créationniste.

 

Si pendant les trois premières minutes vous avez cru que Guns Akimbo allait offrir une critique sociale de la culture web et de l'impunité du net abandonnez tout espoir. La suite c'est une succession de séquences violentes avec un personnage qui critique la violence et cette absence de logique ne semble effleurer personne, non, pas plus que le fait qu'un type aussi tordu que Riktor ait réussi à monter toute cette organisation, ni que personne d'autre que Miles ne soit indigné par le contenu proposé par Skizm ou encore que Nix, soit capable de manier absolument toutes les armes qui lui passent sous la main, du rpg au fusil à pompe en passant par le C4 et le couteau à beurre.

Je vais vous épargner toutes les scènes pleines de quiproquos prévisibles, de policiers débiles, de clichés aussi gros que la vulgarité de ce film, et de références à la pop culture histoire de rappeler qu'on est dans un film d'jeuns t'as vu, pour sauter directement à la fin : Les spectateurs de Skizm finissent par prendre le parti de Miles et il devient leur idole (on rappelle que c'est le mec qui les insultait au début du film) qu'ils acclament lorsqu'il fini par tuer Riktor (les privant ainsi de leur émission préféré et prouvant que le nombre de neurones de tous les personnages du film réunis est négatif) et il part dans une superbe voiture (mais comment se l'est-il procurée ?) pour éliminer les autres filiales de Skizm ailleurs dans le monde comme le héros qu'il se targuait d'être au début du film.

 

Il a donc fallu 93 minutes à Guns Akimbo pour nous raconter l'histoire d'un nerd pathétique qui stalke son ex sur instagram et qui évacue sa frustration en lâchant son fiel sur internet mais qui fini par devenir un héro en adoptant le comportement qu'il critique tout le long du film. Tout ça saupoudré de vulgarité crasse et de scènes dont la violence n'est qu'un argument marketing à mettre dans la bande annonce.

 

Alors il n'y a vraiment rien à en tirer me direz-vous ? Si, une citation, la seule intelligente de tout le film, prononcée par Miles lorsqu'il utilise une arme pour la première fois : "Funfact : en vrai les balles tirées font beaucoup plus de bruit que dans les films, dans la vraie vie Rambo ne serait pas en train de combattre des guerilleros il apprendrait le langage des signes."

 

Voilà, je vous ai offert une minute de sagesse et épargné une heure trente de médiocrité, pas la peine de dire merci.

 

Project Power une super pilule qui peut provoquer la somnolence.

Depuis son (excellente) performance dans Django Unchained Jaime Foxx n'enchaine pas vraiment que les chefs d’œuvres, (le pire étant sans doute Baby Driver en 2017, rien que d'y repenser j'ai envie de m'enfoncer un criterium dans la narine et de gratter très fort) son dernier rôle c'est celui du colonel Art dans Project Power, un film conçu exclusivement pour la plateforme Netflix.

Le synopsis ressemble un peu au rêve de beaucoup de gens abreuvés aux super-héros et au fantastique depuis l'enfance : Une étrange pilule circule depuis quelques temps à la Nouvelle-Orléans qui permet à celui qui la consomme d'obtenir un super pouvoir pendant cinq minutes. Si certains deviennent ainsi immortels, invisibles ou capable de générer du feu, d'autres ne supportent pas le mystérieux mélange et en meurent. Vu sa dangerosité et son introduction clandestine la power, de son petit nom, est essentiellement utilisé par des criminels et un policier, Franck, est prêt à tout pour savoir d'où vient le produit et stopper sa production, quitte à en consommer lui-même. Il est aidé par Robin, une adolescente dealeuse de power mais également son indic et tout deux croiserons le chemin d'Art, ancien colonel de l'armée américaine, qui cherche lui aussi à remonter jusqu'au concepteurs de la pilule magique qu'il pense responsables de l'enlèvement de sa fille.

Malgré ce pitch somme toute assez basique Project Power n'est pas un navet, c'est juste un film assez prévisible et bourré de poncifs cinématographique épuisants.

Pour essayer de donner une crédibilité a l'ensemble l'un des méchants nous explique que tout les pouvoirs donnés par la power sont issu du matériel génétique de certains animaux capable de choses extraordinaire comme la capacité de camouflage du caméléon, par contre je veux bien qu'on me dise en commentaire quel animal génère du feu ou de la glace et d'ailleurs le transfert de gènes c'est vachement plus complexe que d'avaler un doliprane mais soit.

Admettons.

Par contre pourquoi est-ce que tous les méchants de ce film sont stupides ? (En plus de n'avoir aucun charisme) Prenons par exemple ce soldat envoyé pour éliminer nos trois héros lorsqu'ils cherchent à s'enfuir avec la fille d'Art, il prend une pilule qui lui permet de faire pousser ses os à l’extérieur de son corps pour s'en servir comme arme (oui ça a déjà été fait dans Naruto et oui c'est plutôt pourri comme super pouvoir), il escalade un container et plutôt que de sauter sur Franck et ses comparses pour les transpercer et en finir une bonne fois pour toute il préfère se laisser glisser le long de la paroi en faisant bien crisser ses os tout du long pour annoncer qu'il arrive. Et si comme moi vous vous disiez que le seul avantage de ce pouvoir c'est qu'au moins on ne pouvait pas retourner un arme faite de vos propres os sortant de votre bras contre vous et bien... Bref c'était vraiment un pouvoir de merde.

D'ailleurs vu qu'il y a au moins une centaine de soldats qui recherche le trio à ce moment là pourquoi le mec décide de les attaquer tout seul plutôt que d’appeler ses petits copains à la rescousse ?

On a donc affaire à une débauche d'intrigues stéréotypées à base de complot gouvernemental, de Franck le super flic qui n'est JAMAIS en tenue (une plaque autour du cou ça suffit pour être policier à la Nouvelle-Orléans) et de Robin qui représente le combo-cliché de l'adolescente noire dans un quartier défavorisé qui deale pour payer des soins à sa mère malade et qui rappe plutôt que de bosser en cours.

 

Si Project power reste un divertissement tout à fait correct il n'a clairement pas pris la pilule de l'originalité, dommage.

 

Après cette double déception je m'avouais vaincu, dépité, je réinstallais Guild Wars 2 afin d'oublier cette misère cinématographique grâce à des heures de farming rébarbative.

C'est alors que j'ai su, via une news glanée au hasard du web: la saison 4 de Preacher était enfin disponible.

Hallelujah.


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